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Le serpent de mer de la vie chère à la Réunion

La vie chère est certainement depuis plusieurs années une des principales préoccupations des Réunionnais. Cette problématique majeure fait l’objet d’un travail constant des services de l’État à La Réunion. En effet, le coût de la vie, pour un budget moyen de ménage réunionnais, est 7,1 % plus élevé à La Réunion que dans l’Hexagone (INSEE, 2015) tandis que le revenu médian par unité de consommation est inférieur de 30 % à La Réunion par rapport au niveau national (AFD, 2015).

Ce sujet est apparu comme central dans les contestations sociales de novembre 2018. Il revient aujourd’hui au cœur des préoccupations dans le contexte de la crise épidémique, qui se traduit principalement par une augmentation du prix des matières premières et des difficultés sur le transport maritime des marchandises vers La Réunion.

L’impact de la crise COVID sur les échanges mondiaux

Trois compagnies maritimes desservent La Réunion : CMA/CGM, MSC et MAERSK. La désorganisation du fret maritime mondial se traduit par un délai d’approvisionnement ainsi que des frais de passage et de débarquement plus élevés. Cette désorganisation du fret maritime ne s’explique pas seulement par la crise sanitaire mais aussi par la forte reprise économique. Au ralenti durant les premiers mois de la crise, l’activité redémarre en effet partout dans le monde. Dans la mesure où de nombreuses usines de production qui étaient au ralenti, voire à l’arrêt, en raison du contexte sanitaire n’arrivent plus à faire face à cette demande, les risques de pénuries en matière d’approvisionnement sont de plus en plus élevés.

Une augmentation du fret démesuré à la Réunion ?

Depuis plusieurs mois, les flux au départ des ports d’Asie et d’Inde sont les plus impactés. La Réunion est concernée par des hausses du coût du fret et par la pénurie de certains matériaux et produits en provenance de ces pays. L’arrêt récent de la liaison maritime MIDAS2 qui assure l’importation et l’exportation vers l’Inde, le Pakistan et l’Afrique du Sud accentue ces tensions.

La situation est mieux contenue pour les marchandises en provenance d’Europe avec un taux de fret qui évolue moins vite à la hausse. En effet, d’après l’Association départementale des industriels de La Réunion (ADIR), l’augmentation du coût du fret aurait atteint jusqu’à 400% depuis l’Asie contre 100% depuis l’Europe. Si de telles hausses sont parfois observées, il s’agit en réalité de taux maximum qui ne concernent que certains produits et zones d’approvisionnement.

L’impact de la désorganisation mondiale du fret doit donc être relativisé dans la mesure où 80 % des produits et marchandises importées à La Réunion proviennent d’Europe et 15% seulement d’Asie.

Le risque de l’effet d’aubaine

Cependant, l’augmentation du taux de fret dans la formation des prix est à mettre en perspective.
Le coût de fret représente 5% dans la formation du prix d’un produit. Si nous prenons par exemple un produit, qui est vendu actuellement 5€, malgré le doublement du coût du fret, ne verrait son prix augmenter que de 25 centimes, soit un prix final de 5.25 €.

Néanmoins, il faut faire attention à l’effet d’aubaine, c’est-à-dire une augmentation des marges sous couvert de d’augmentation du coût du fret. L’effet d’aubaine peut alors prendre une part plus importante que le cout du fret dans la formation des prix et donc dans la vie chère.

Le contrôle des marges est une mission dévolue à l’Etat. Ce sujet est revenu sur la table lors des rencontres entre la plateforme et le SGAR. Il nous a été annoncé que dans le contrôle est en cours et que des mesures peuvent être prises en cas d’abus avérés. Il faut donc être vigilant sur la variation des prix, c’est pour cela que la plateforme a besoin de vous, plus la surveillance des prix sera grande, plus le contrôle sera efficace.

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